Entretiens

« Notre objectif est de faire de la Brandformance, en offrant la possibilité aux entreprises de communiquer sur du temps long »

Homme aux multiples casquettes, spécialisé dans les enjeux et l'actualité de la publicité digitale, Michel Juvillier aime à inventer de nouveaux formats. Fondateur de The Societies Media, il nous parle aujourd'hui de ses derniers développements. 

Publié le 08/03/2023 à 10:52, mis à jour le 09/03/2023 à 09:58.

Michel Juvillier
© DR

Comment définissez-vous votre activité ?

J’ai commencé ma carrière chez Libération où j’ai lancé l’activité publicitaire sur Internet. Nous étions en 1994, et Libé était alors le premier journal français à avoir un site internet. 6 ans plus tard, j’ai rejoint Microsoft pour lancer la première équipe commerciale de ce qui s’appelle aujourd’hui Microsoft Advertising, et j’ai participé également à l’aventure MSN Messenger et Hotmail sur le volet marché publicitaire. J’ai aussi passé 1 an dans une filiale d’AOL-Time Warner, spécialisée dans la monétisation des espaces invendus des éditeurs.

La technologie étant de plus en plus présente dans les stratégies de monétisation à venir des médias, j’ai ensuite décidé de créer mon entreprise de conseil, Jullivier Media, pour accompagner ces derniers.

Aujourd’hui, mon périmètre couvre 5 activités principales. Premièrement, le Business Development afin d’aider les nouvelles technologies à entrer sur le marché français. Ce fut le cas dès 2009 avec PubMatic notamment. Ensuite j’interviens sur le volet formation auprès des écoles mais aussi d’entreprises médias sur des sujets de programmatique, et je participe également à de nombreuses conférences. Il y a aussi de volet conseil pour aider les technologies ou les éditeurs à développer leur chiffre d’affaires, et enfin, dernier chantier que j’ai lancé en 2018, le lancement de l’émission The Programmatic Society qui a déjà 150 épisodes à son actif. 

Ayant l’habitude d’animer des table-rondes, j’ai donc proposé un talk-show aux acteurs de la publicité digitale.

A quelle demande répond ce nouveau format ?

J’avais constaté que les sponsors investissaient beaucoup d’argent pour s’assurer visibilité et networking sur des événements. Cependant, l’expérience pour eux peut s’avérer déceptive et frustrante, les participants aux events passant parfois davantage de temps à discuter entre eux qu’à écouter les sponsors. Ayant l’habitude d’animer des table-rondes, j’ai donc proposé un talk-show aux acteurs de la publicité digitale. Ils peuvent ainsi deviser sur différentes thématiques, avec comme particularité le fait que c’est le sponsor de l’émission qui propose le sujet et les intervenants.

Depuis, nous avons lancé l’émission The E-commerce Society et le site Internet thesocieties.media qui regroupe toutes les déclinaisons de mes émissions qui sont pensées comme des événements audiovisuels.

Votre motto est « informer, éduquer, divertir ». Divertir est-il compatible avec contenus BtoB ?

Je suis persuadé qu’il faut faire appel aux émotions, au divertissement, pour embarquer les participants et l’audience ! C’est d’ailleurs ce qui a motivé la création de l’émission le « Diner des chef.fe.s » - inspirée d’un concept de Thierry Ardisson - et que nous réalisons avec Mediarithmics. Nous convions des personnalités dans un grand restaurant et nous tirons au sort des questions auxquelles les convives répondent au cours de la soirée. Des émissions d’une durée d’une heure et demie à deux heures que nous feuilletonnons ensuite en formats plus courts. Les événements BtoB peuvent avoir un prolongement au travers de la vidéo, dans un format léger et convivial. Et cela répond à notre objectif de faire de la Brandformance, du Branding allié à de la performance, en offrant la possibilité de communiquer sur du temps long. Nous utilisons LinkedIn comme terrain de jeu, avec la garantie d’une audience de 10 000 vues chaque semaine, grâce à de l’organique couplé à un plan média sur des cibles définies avec nos partenaires sponsors.

Aujourd'hui, utiliser les codes de la pop culture dans le monde de la communication corporate répond à une attente, notamment auprès de la génération montante.

Comment voyez-vous évoluer la production de contenus dans un contexte de surabondance ?

On parle beaucoup de l’économie de l’attention mais ce qui est plus fort que tout, c’est l’émotion. Aujourd'hui, utiliser les codes de la pop culture dans le monde de la communication corporate répond à une attente, notamment auprès de la génération montante. Et l’émotion permet la mémorisation et suscite le partage. C’est cet axe qu’il faut travailler pour émerger du lot et se démarquer dans cette infobésité ambiante. Enfin, n’oublions pas l’expertise et les contenus pointus, ainsi que l’empathie vis-à-vis des audiences pour mieux leur permettre de comprendre les enjeux actuels et de demain !

En savoir plus sur...

À lire aussi