Entretiens

« Notre leitmotiv est la représentation et la défense des intérêts des régies publishers »

Elue à l'unanimité, Fabienne Marquet devient la présidente du Syndicat des Régies Publishers (SRP). Elle nous explique pourquoi ce nouveau syndicat ainsi que sa feuille de route des prochains mois. 

Publié le 08/02/2022 à 11:13, mis à jour le 10/02/2022 à 09:46.

Fabienne Marquet
© DR

Vous venez de prendre la présidence du nouveau Syndicat des Régies Publishers. Pourquoi ce rassemblement de représentants de régies et pourquoi maintenant ?

Courant 2020, les premiers membres fondateurs se sont réunis plusieurs fois pour établir un diagnostic et donner une nouvelle perspective aux enjeux du média presse.

Il a été évident que le media presse dans sa globalité avait besoin d’une instance unifiée et forte. Nous nous sommes entendus autour de ce projet commun fédérant plusieurs régies publishers sur tous les segments de presse agissant au niveau national. J’ai été élue à l’unanimité. C’est le début de cette aventure dynamique avec une conviction « ensemble on va plus loin ». Le SRP doit tendre vers un objectif commun : être le syndicat de toutes les régies publishers. Je suis accompagnée pour cela par Cécile Solano en tant que Déléguée Générale.

En quoi le SRP va être complémentaire du Syndicat des Régies Internet (SRI) ? Cela répond-il à un besoin de promouvoir davantage le print ?

Notre objectif est de mettre en lumière les marques de presse et leur écosystème, cela inclut bien sûr le print mais aussi les extensions digitales.

Il n’y avait pas pour le moment de syndicat représentant tous les segments de presse, c’est chose faite avec le SRP et nous allons travailler avec les autres syndicats médias, comme le SRI, dès qu’il y aura des problématiques communes. Des rendez-vous sont programmés avec toutes les instances professionnelles afin de cerner les besoins d’actions et les réflexions communes à envisager dans un avenir plus ou moins proche.

Quels seront vos rapports avec l’ACPM ? Une étude économétrique telle que celle réalisée l’an dernier par Ekimetrics serait-elle pertinente à l’échelle de l’ensemble des familles de presse ?

Nous nous sommes rapidement rapprochés de l’ACPM car notre travail est complémentaire. L’ACPM fait un travail exemplaire depuis plusieurs années au niveau de la valorisation de notre media et de son efficacité. Nous allons, bien évidemment, être un caisson de résonance de leurs actions.

Travailler main dans la main avec les équipes de l’ACPM sur leurs sujets impliquant les régies publishers est essentiel. Pour le moment, rien n’est précisé au niveau de notre collaboration future mais l’ACPM sait que nous sommes à leur écoute pour avancer ensemble.

Le SRP va -t-il permettre d’accélérer le soutien des marques de presse et de mieux monétiser leurs audiences numériques par exemple ?

Notre leitmotiv est la représentation et la défense des intérêts des régies publishers. Notre ambition est d’accroître les revenus de nos marques dans un contexte de manque de désirabilité de notre média tant sur le papier que sur le digital.

Le média presse est le média de la confiance et cela est valable pour tous les points de contacts print et digitaux.

La presse, 3ème média en France, explique, traduit, décrypte et rend accessible toutes les transformations de notre quotidien de citoyen. La notion de réceptivité des campagnes de communication des annonceurs est amplifiée par l’impact des contextes éditoriaux. Le média presse est le média de la confiance et cela est valable pour tous les points de contacts print et digitaux.

Est-ce que la protection des marques médias face aux GAFAM fait partie de votre feuille de route ?

La défense de nos revenus est dans notre feuille de route, donc forcément nous faisons bloc face à l’omniprésence des GAFAM au sein de notre marché.

Tous les points abordés précédemment nous permettent de faire la différence face aux GAFAM. Un premier exemple, la visibilité de nos formats publicitaires est optimale. Les contrats de lecture de la presse sont garants de cette visibilité. Ce n’est pas assez su.

Un deuxième exemple avec le traitement journalistique de la transition environnementale. Le média presse est le lieu d’une information riche et vérifiée qui apporte une caution directe indéniable aux marques qui communiquent sur ces enjeux au sein de nos environnements éditoriaux.

Quels vont-être vos chantiers prioritaires ?

Nous devons défendre nos intérêts. Notre enjeu prioritaire est de stabiliser et accroitre nos revenus publicitaires. Pour cela, le média presse doit retrouver une place structurante dans les plans média et installer toute sa légitimité de média responsable, influent et efficace.

Dans un premier temps, nous allons rassembler, convaincre toutes les régies publishers nationales de venir nous rejoindre.

Dans un premier temps, nous allons rassembler, convaincre toutes les régies publishers nationales de venir nous rejoindre.

Les 11 membres fondateurs (Amaury Media, Bayard Média Développement, CMI Media, Condé Nast, Figaro Média, GMC Média, Les Echos/Le Parisien Média, M Publicité, Prisma Media Solutions, Reworld Media Connect et 366) sont représentatifs des différents segments de presse, presse magazine, presse quotidienne nationale et régionale, ce qui était un prérequis pour ce projet fédérateur. Maintenant, notre ambition étant de devenir le syndicat de toutes les régies publishers, nous allons dans les mois qui viennent rencontrer les différentes régies, expliquer notre feuille de route et nos ambitions afin qu’elles nous rejoignent en tant que membre actif. Il est évident que nous sommes plus fort ensemble que chacun de notre côté.

Cela nous permettra d’augmenter notre représentativité auprès de toutes les instances professionnelles auxquelles nous participons déjà comme l’ACPM, la filière communication, l’EDIPub, le club presse ARPP mais aussi l’Union des marques, l’Adetem, l’AACC.

Nous devons aussi ensemble redonner une fierté à nos équipes qui travaillent d’arrache-pied pour apporter les meilleurs conseils aux agences média et aux annonceurs. Ce sont nos premiers ambassadeurs et ils font un travail remarquable au quotidien auprès de tous les interlocuteurs. Ce n’est pas assez dit.

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