Entretiens

"Le Grand Prix de la Good Économie valorisera des faits, pas des discours !"

Emilie Thiry, directrice de TheGood.fr, nous présente le Grand Prix de la Good Économie. Objectif : distinguer les entreprises engagées sur la voie de la transformation. 

Publié le 13/10/2021 à 16:53, mis à jour le 15/10/2021 à 15:01.

Emily Thiry
© ASalesse

Lancé il y a tout juste un an, The Good est un nouveau média de l’écosystème RSE. Rappelez-nous son positionnement éditorial ?

The Good est la plateforme média de la transformation écologique, sociale et solidaire des entreprises et des marques. Nous nous sommes donnés pour mission d’être un outil utile à la valorisation et au partage des bonnes pratiques des entreprises en matière de RSE. Cela passe par une newsletter hebdomadaire qui fait la part belle aux interviews afin de décrypter en profondeur les stratégies de transformation des entreprises. The Good c’est aussi des webinaires, des conférences et des formations pour sensibiliser les décideurs et leurs collaborateurs aux enjeux de la RSE et aux attentes des consommateurs.

Vous avez également initié le Grand Prix de la Good Économie dont la 1ere édition se déroulera la semaine prochaine. Quels en sont les objectifs ?

Ce Grand Prix s’inscrit dans notre mission de partager la culture de la Good Économie avec le plus grand nombre et de distinguer les entreprises engagées sur le chemin de la transformation. Nous mettons la puissance du media au service des initiatives durables pour les rendre visibles auprès d’une large communauté de professionnels afin de les inspirer et de les accompagner vers leurs propres transformations. S’engager en tant qu’individu, marque ou entreprise demande de l’audace, du courage, de la ténacité pour faire différemment. C’est ce que nous reconnaissons et récompensons à travers ce grand prix.

 Vous suivez les sujets RSE et développement durable au sein des entreprises depuis plusieurs années. Des thématiques qui sont désormais parmi les priorités des décideurs et des communicants. Leurs besoins de faire connaître leurs actions est bien réel ?

A lire les 74 dossiers de candidatures reçus, la réponse est oui ! Les entreprises sont conscientes des fortes attentes de leurs parties-prenantes en matière de RSE. Les consommateurs, bien sûr, qui sont lassés des grands discours corporate peu alignés avec la réalité de ce qu’ils expérimentent dans leur rapport à la marque. Mais aussi les collaborateurs, qui ont besoin de retrouver du sens dans leurs actions quotidiennes et qui sont de véritables « activistes » au sein de leurs entreprises, des forces de proposition pour faire changer les pratiques. Et enfin les investisseurs qui interrogent leurs participations quant à la véracité de leurs engagements, qui analysent scrupuleusement leurs critères ESG.

Les entreprises mesurent leurs impacts et se mesurent entre elles, grâce notamment à l’ouverture des données d’impact

L’engouement pour le label B Corp ou le statut de Société à mission en est un autre exemple. Les entreprises mesurent leurs impacts et se mesurent entre elles, grâce notamment à l’ouverture des données d’impact. Elles s’inspirent aussi des bonnes pratiques, écoutent les conseils de leurs pairs, voire s’allient avec leurs concurrents pour transformer des filières entières. Nous sommes dans une ère de coalitions, de coopétition, où les démarches écosystémiques permettent d’aller plus vite – les entreprises savent qu’il y a urgence.

Quels sont vos critères et vos garde-fous afin d’éviter que les candidats ne versent dans le « Goodwashing » ?

Les candidats étaient libres de déposer les cas qu’ils souhaitaient. Cependant, sur les 74 dossiers reçus, très peu versaient dans le Goodwashing. J’y vois plusieurs raisons : la première est que les entreprises ont plutôt tendance à se réfréner quand il s’agit de parler de good. Elles attendent d’avoir des preuves pour justement ne pas être taxées de washing, elles en connaissent les risques réputationnels.

Nous avons mis en place des catégories répondant à des objectifs très précis : la lutte contre le réchauffement climatique, la réduction des déchets, la qualité de vie au travail

Deuxièmement, nous avons mis en place des catégories répondant à des objectifs très précis : la lutte contre le réchauffement climatique, la réduction des déchets, la qualité de vie au travail. Il ne s’agissait pas de présenter une campagne, mais bien des initiatives, des actions. Nous demandions que les plans d’actions soient étayés de chiffres, de résultats au regard des KPI fixés initialement. Nous voulions juger sur des faits, pas sur des plans.

Enfin, nous pouvions compter sur un jury composé d’experts, aguerris à l’épreuve du terrain : des entrepreneur.se.s comme Romain Roy (Greenweez), Géraldine Bal (Hopfab), Florian Breton (Miimosa) et Pierre Dubuc (Openclassroom) ; des directeur.rice.s du développement durable comme Christelle Leroy (TF1), Marc Jacouton (Cepovett) et Capucine Pêtre-Spassky (Groupe Les Echos Le Parisien) ; des dirigeant.e.s d’entreprises tel Pierre-Edouard Batard (DG du Crédit Mutuel), Guillaume Petit (Ipsos), Aurélia Cocheteux (Pixelis) et enfin des expert.e.s de l’analyse de dossiers à impact comme Laurence Méhaignerie (Citizen Capital) et Elisabeth Laville (Utopies), à qui on ne la fait pas…

Sans dévoiler les projets qui seront récompensés, quelles sont les tendances qui se dégagent ? 

La première tendance est bien sûr le fort engouement pour le Good vu le nombre de candidatures reçues ! La deuxième est que la RSE infuse désormais partout dans l’entreprise : de la supply chain aux RH, des instances dirigeantes aux services informatiques. Nous voyons aussi beaucoup de créativité et d’innovation frugale, en matière d’inclusion/ diversité ou de réduction des déchets par exemple. La seconde main, tendance phare du Good pour les consommateurs, est aussi plébiscitée au sein des entreprises via le réemploi. La collaboration entre grands groupes et start-ups, pour repenser l’impact du commerce (déploiement du vrac, de la consigne, livraison …) est également un marqueur de ce cru 2021. Enfin nous avons été marqués par de beaux projets à forte dimension humaine : la proximité, le local, et la réinvention des lieux (magasins, potagers, hôtels …) pour en faire des espaces de sociabilisation, de réinsertion, de protection, des lieux générateurs de liens.

 Quelles seront les prochaines déclinaisons de The Good ?

A l’occasion du Grand Prix de la Good Économie nous programmons la première expression print de The Good. Fidèles à notre vocation de transmission et partage des bonnes pratiques, cette édition papier consacrera une place importante à décrypter les stratégies des lauréats. Nous poursuivrons ce travail d’analyse des best practice à travers un Observatoire de la Good Économie, qui deviendra dès novembre une rubrique régulière de The Good. Nous poursuivrons également nos missions de conseil pour accompagner les entreprises dans la création et l’éditorialisation de contenus RSE et avons lancé un nouveau cycle de formation avec l’agence YZ et le réseau Return For Society.

 

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