Entretiens

« La marketplace MOM est le résultat d’une écoute très active de nos clients et prescripteurs »

Alors que l'édition automnale de Maison & Objet ouvre ses portes aujourd'hui, la nouvelle directrice générale de la Safi, Mélanie Leroy, nous présente également les nouveaux services digitaux de la marque de plus en plus omnicanale. 

Publié le 06/09/2023 à 15:03, mis à jour le 06/09/2023 à 18:20.

Mélanie Leroy
© DR

Vous avez rejoint les équipes de Maison & Objet il y a quelques mois en tant que nouvelle directrice générale. Qu'elle va être votre stratégie pour le groupe ?

En effet, j’ai pris la direction du groupe composé de la SAFI qui regroupe les salons Maison & Objet mais aussi MOM et la Paris Design Week. Auparavant, j’ai passé une quinzaine d’années dans l’univers du retail, au sein de groupes tels que L’Oréal ou Carrefour en occupant des postes de direction marketing, commerciale, digitale, et avec pour priorité les sujets des stratégies omnicanales. Ces cinq dernières années, j’ai pris un virage plus digital tech, puisque j’ai repris la direction générale d’une startup média européenne que j’ai fait pivoter vers un modèle média et data, afin de développer le volet retail média.

(...) je suis fondamentalement persuadée qu’il faut mettre ce client au centre des décisions, et qu’il faut prendre des décisions au regard de la data.

Concernant Maison & Objet, j’ai la chance de très bien connaitre les salons. Je m’y rendais avec mes équipes pour puiser de l’inspiration, être en immersion avec les futures tendances et appréhender de manière globale ma stratégie globale d’enseigne. Enfin, dans un contexte très concurrentiel, les salons nous permettaient de sourcer de nouveaux produits. A mon arrivée au sein du groupe, j’ai eu à cœur d’apporter mon regard client car je suis fondamentalement persuadée qu’il faut mettre ce client au centre des décisions, et qu’il faut prendre des décisions au regard de la data.

Evénements au rayonnement international, est-ce que les salons Maison & Objet ont retrouvé leurs audiences pré-Covid ?

Je ne vous apprendrai rien en disant que la période Covid a été très difficile pour des industries comme les nôtres, mais cela nous a amené à nous remettre en question. A nous mettre en écoute active de tous nos clients. Développer notre notoriété et le potentiel business de nos clients passent par nos événements et mais aussi nos outils digitaux. C’est ce qui fait notre unicité et notre leadership sur le marché international. Quant à notre rayonnement, il tient au capital de notre marque qui a bientôt 30 ans, à la reconnaissance de notre savoir-faire en termes de curation, d’expérientiel et d’immersif. Ce sont nos forces natives et nous allons continuer à les renforcer. S’agissant de l’audience, nous ne sommes pas encore revenus à un trend d’avant Covid mais nous sommes en train d’y tendre. Le retail a toujours besoin de renouer avec son propre client en BtoBtoC autour d’une expérience physique et d’une appartenance à une communauté.

Que pouvez-vous nous dire sur la nouvelle édition du salon qui ouvre ses portes aujourd’hui ?

Sur cette nouvelle édition, baptisée « Enjoy », qui renoue avec l’enchantement utile que nous voulons insuffler sur le salon, nous avons plus de 2 300 exposants présents et nous attendons un peu plus de 65 000 visiteurs, dont la moitié en provenance de l’étranger.

A l’international, nous avons de nouveaux potentiels d’audience, par ailleurs nous observons toujours attentivement ce qui se passe en Chine.

A l’international, nous avons de nouveaux potentiels d’audience, par ailleurs nous observons toujours attentivement ce qui se passe en Chine. La Corée du Sud demeure très dynamique et développe de nouveaux concepts très intéressants, quand le Moyen-Orient et l’Inde s’illustrent également avec une véritable tendance de fond.

Parmi les nouveautés annoncées, je citerai la création d’un nouveau secteur « well being & beauty » qui répond à une nouvelle tendance de consommation que nous avons observée et que nos clients nous ont signalés comme répondant à un besoin. Nous aurons également un "hospitality lab" avec une carte blanche à des architectes d’intérieur qui vont donner leur vision des lieux hybrides dans l’hospitalité.

Votre actualité réside également en de nouveaux services digitaux. Quels sont-ils ?

Notre plateforme MOM, lancée en 2016, permet à notre écosystème d'échanger à l’année, et donc en dehors de nos deux salons. Nous étions alors les seuls à proposer cette offre digitalisée mais nous sentions que nous pouvions aller plus loin en termes de services. Ainsi, en janvier 2023 nous avons lancé nos E-shop BtoB, solution en marque blanche que nous proposons à des marques pour assurer leurs transactions. En avril, nous avons fait évoluer la plateforme MOM, celle-ci passant de plateforme lead generation en une véritable marketplace.

Sur les 50 000 produits présents sur MOM, 10 000 sont d’ores et déjà commandables en ligne.

Sur les 50 000 produits présents sur MOM, 10 000 sont d’ores et déjà commandables en ligne. Ainsi les acheteurs n’ont plus à passer par l’étape de la demande de devis, ils peuvent mieux gérer leurs stocks ou encore obtenir des facilités de paiement. Dernière innovation avec notre nouvel outil de prises de commandes sur le salon. Les acheteurs vont ainsi pouvoir faire en amont des pré-paniers qu’ils transformeront en commandes fermes une fois sur le salon. Un gain de temps et d’efficacité très précieux pour toute la chaine de valeur ! Par ailleurs, ayant environ 30% d’acheteurs communs entre les salons et la marketplace MOM, nous avons donc la capacité de drainer des marques d’une expérience à une autre. 

À lire aussi