L’édito

Un calendrier perturbé par le maître des horloges 

La semaine passée devait être une bonne séquence communicationnelle pour Emmanuel Macron. Une belle et émouvante célébration du 80e anniversaire du Débarquement de Normandie, l’accueil de chefs d’Etat et de têtes couronnées, et une prise de parole télévisuelle pour rappeler l’importance des enjeux européens ont pourtant été balayés en un instant par l’annonce faite par celui-ci, dimanche soir, de la dissolution de l’Assemblée nationale.

Par Laurence Rousseau, publié le 12/06/2024 à 16:51, mis à jour le 13/06/2024 à 08:55.

Un calendrier perturbé par le maître des horloges
© DR

Bien que, soulignons-le, les instituts de sondage ne se soient pas trompés de beaucoup sur les résultats des élections européennes, la déconvenue du parti du président de la République est patente. C’est ce qui s’appelle être rattrapé par la dure réalité des chiffres. 

Désormais nous entrons dans une période inédite, cadencée au rythme effréné d’une campagne législative express. Dans une actualité déjà bien chargée, déclarations et petites phrases, ralliements et désertions, vont alimenter tous nos réseaux d'information. Et c’est sans parler des fake news et commentaires nauséabonds qui vont y déferler. Il sera d'ailleurs intéressant de voir comment les opposants au RN vont se positionner sur les réseaux sociaux, et notamment sur TikTok qu’ils ont jusque-là volontairement délaissé. Car au jeu de la communication express, l’avantage est à Jordan Bardella. Il faudra surveiller, fact checker, calculer les temps de parole, etc., de quoi saturer la sphère informationnelle.

Cette accélération de l’histoire - qui nous a notamment fait passer d’une année 2019 où les Écologistes faisaient leur meilleur résultat depuis 30 ans, au presque 40% des partis d’extrême droite aujourd’hui - est sans précédent. Accélération mêlée d’attentisme puisque, faute d’Assemblée nationale, le gouvernement ne gérera que les affaires courantes durant les prochaines semaines. Emmanuel Macron devra néanmoins assurer pleinement son rôle lors du prochain G7 qui se déroulera chez une Giorgia Meloni victorieuse, puis à la conférence pour la paix à Kiev ou encore le sommet de l’OTAN en juillet. Et, comme le rappelait le Times en début de semaine, pas impossible que le président de la République n’ait à inaugurer les Jeux olympiques et paralympiques de Paris avec un Premier ministre populiste d’extrême droite à ses côtés. Réponse à venir très rapidement.

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