L’édito

Savoir qui est présent…, c’est si important ? 

Dans le monde d’avant-avant, quand seul le présentiel était la norme, seul l’organisateur détenait des datas souvent minces sur les présents, seuls quelques formats en faisaient un business officiel, les One to One notamment et quelques salons déjà orientés ROI.

Publié le 24/03/2021 à 14:17, mis à jour le 24/03/2021 à 17:51.

Savoir qui est présent…, c’est si important ?, un édito de Xavier Dordor
© ComInTech

Pour le participant, savoir qui était présent était le moteur de son networking déambulatoire que ce soit dans le Hall de Pleyel pour une matinée de conférences ou dans les allées de la Porte de Versailles. La sérendipité de la démarche, le plaisir de la rencontre l’emportaient sur la connaissance méthodique du public. Quant à l’exposant, il travaillait plus l’après event que l’avant : la rencontre in situ constituant le point de départ essentiel de l’échange éventuel.

Le digital a dans de nombreux cas fait évoluer ce constat. L’organisateur sait mieux que jamais qui est réellement présent dans les coursives. Le sponsor ou l’exposant par le jeu des applis multiples que lui propose l’organisateur peut avoir accès à des données d’identité et de centres d’intérêt individuels, d’intentions d’achat de la société ou d’enjeu de la visite… selon la qualification initiale produite par l’organisateur. Ces datas rationnalisent son business sans nuire à la fameuse part de hasard qui fait le sel de toute participation à un event. Ces datas anticipent l’événement qui n’est plus le point de départ mais le vrai moment de concrétisation.

Et le participant ? Il ne sait pas toujours ce que l’organisateur et le sponsor savent de lui et c’est une réelle question pour l'avenir. Mais sait-il lui même qui est présent à cette manifestation, et d’ailleurs était-ce important pour lui ? Avouons-le : dans bien des cas, son niveau de connaissance est moindre. Il connaît au mieux le nom/titre/société des autres, ce qui est déjà pas si mal et il doit utiliser son compte Linkedin Premium pour reconstruire des niveaux d’utilité s’il le souhaite. Cela constitue une réponse occasionnelle presque satisfaisante pour un event positionné assez haut dans le funnel, c’est-à-dire qui vise les patrons, mais peut être plus limité dès lors que les enjeux commerciaux et d’animation de communautés sont concrets, et qu’on veut engager l’autre. 
Le marketing automation est un des meilleurs compromis de réponses pour tout le monde : le client final dit ce qu’il veut bien dire, renseigne ce qu’il veut bien renseigner dans une grille qui reste maîtrisée par l’organisateur. Le sponsor ou l’exposant possède un niveau d’information qui reste balloté par leur jeu réciproque entre les deux parties. 

Le participant ne sait pas toujours ce que l’organisateur et le sponsor savent de lui... c’est une réelle question pour l’avenir

Il est sûr que la création de data bases volontaires plus automatiques et multi-renseignées, à l’historique structuré et pouvant s’actualiser suivant le parcours personnel de chacun serait encore plus opérationnelle pour le business des events. On y viendra sans doute de façon collective avec une « premiumisation » des niveaux d’acceptation individuelle et d’acquisition. Ce sera sans doute une pépite aussi utile que rentable pour ceux qui organiseront cette plateforme. C’est en marche.

Enfin pour terminer sur une note plus ludique. « Savoir qui est présent…c’est si important ? », on voit fleurir les mosaïques de visages sur les écrans petits et grands : depuis les murs d’images qui servent de décor aux events jusqu’aux mini écrans toujours plus grands de vos portables. Des visages en nombre très limité qui viennent flatter l’égo des membres d’un jury pour un Grand Prix, d’un panel de speakers pour une conférence. En faire partie et être identifié/liké constitue un must. Des visages en grand nombre de participants à une conférence qui viennent s’afficher, saluer ou applaudir en réponse aux invitations du meneur de jeu, rendent perplexes puis joyeux. « A quoi ça sert ? » se diront les réfractaires. « A rien c’est cela qui est bien », répondront les addictifs. « A l’adhésion, l’adhésion, l’énergie collective et on en a beaucoup besoin ces temps-ci…» peut-on répondre aussi. 

C’était palpable et émouvant en clôture de ComInTech sous la sollicitation de Julien Carlier avec la technique Sparkup : l’humain prenait le dessus ! 

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