L’édito

Former à l’événementiel. Oui, mais à quoi ?

Quand on mesure les besoins de la profession, quand on constate sa transformation récente, on a raison d’engager la filière dans une formation systémique à l’événementiel. Les acteurs du business de la formation ont très vite repéré l’engouement des jeunes pour l’événementiel et répondu aux attentes des uns et des autres par des créations d’écoles dédiées, de mastères, de masters ou d’options.

Par Xavier Dordor, publié le 04/05/2022 à 16:53, mis à jour le 04/05/2022 à 16:53.

Former à l’événementiel. Oui, mais à quoi ?
© Unsplash

La technicité renouvelée de l’événementiel par le digital offre des opportunités nouvelles et requiert des compétences que les générations précédentes n’avaient peut-être pas assimilées de façon théorique, voire scientifique. L’événementiel restait trop souvent une parenthèse dans les cours de marketing ou de relations publiques. Une ligne dans les budgets, une option dans les campagnes si le budget le permettait.  Oui, la technique est un levier qui accélère la pratique pédagogique de la discipline événementielle et la sort d’une certaine marginalité. Elle reste cependant une condition nécessaire mais non suffisante. Car il ne s’agit pas pour autant de remplacer l’événementiel de l’homme - orchestre d’hier par celui de l’omniscient de demain. Les métiers se sont technicisés et les compétences les plus pointues s’appuient le plus souvent sur des formations techniques les plus diverses et externes à la filière (ex : digital / video-son/ statistiques/ décoration/RSE, ...), tandis que les formations intra filière permettent surtout aux professionnels d’interroger les prestataires spécialisés de façon pertinente, de dialoguer avec eux et de comprendre leurs réponses pour prendre les bonnes décisions. On ne doit peut-être pas tant chercher à former des spécialistes omniscients que des généralistes d’un bon niveau quitte à chacun d’ajouter la discipline qui lui convient le mieux. La coordination managériale de toutes ces compétences spécifiques représentant elle-même une réelle maîtrise.

Au-delà des enseignements de filière, qui vise le middle management et les chefs de projets, on peut aujourd’hui penser que l’événementiel pourrait être une discipline dispensée ou renforcée dans les plus hautes écoles de la République et des entreprises. Les concepts de rencontre, de partage et d’émotions font largement partie des sciences sociales. La gestion des contenus de marques intègre tout enseignement du marketing. Les notions de dilatation/contraction du temps et de sacralisation de l’instant peuvent les rejoindre dans une blockchain de l’événementiel apte à dynamiser toute campagne commerciale, toute action sociétale ou toute démarche politique, car le consommateur ou le salarié sont avant tout des facettes différentes d’un même individu : le citoyen.

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